Traité UE – Mercosur : pourquoi France Cannabis soutient la colère agricole.
- FRANCE Cannabis
- 18 nov. 2024
- 3 min de lecture

Un accord de libre-échange controversé
Qu’est-ce que le traité UE – Mercosur ?
À l’étude depuis plus de 20 ans, le traité UE–Mercosur est un accord commercial de libre-échange entre l’Union européenne et les pays du Mercado Común del Sur (Mercosur) : Brésil, Argentine, Paraguay, Uruguay et Bolivie.
Son objectif : réduire les droits de douane entre les deux blocs, facilitant les échanges économiques pour un marché de 780 millions de personnes, avec un volume d’échanges estimé entre 40 et 45 milliards d’euros.
Pourquoi le monde agricole s’y oppose
Qualifié de « viande contre voiture », ce traité symbolise le sacrifice de l’agriculture européenne en échange de débouchés pour l’industrie européenne.
France Cannabis solidaire du monde agricole
Une filière déjà confrontée à la concurrence déloyale
Le marché du CBD français connaît déjà une situation similaire : des producteurs locaux marginalisés par une législation floue et une concurrence frontalière déloyale, notamment de la Suisse ou de l’Italie. Résultat : les agriculteurs français ne représentent que 15 % de leur propre marché.
Il est donc naturel que France Cannabis soutienne les syndicats agricoles dans leur rejet du traité UE–Mercosur.
Des impacts majeurs sur l’agriculture française
Des milliers d’exploitations menacées
Le traité menace directement la viabilité des petites et moyennes exploitations françaises, confrontées à des géants agricoles sud-américains moins régulés, moins coûteux, et soumis à des normes environnementales et sanitaires moindres.
Une concurrence faussée
99 000 tonnes de viande bovine
100 000 tonnes de volaille
180 000 tonnes de sucres
45 000 tonnes de miel
Autant d’importations à venir, que les agriculteurs français devront affronter sans protection équitable.
Des conséquences environnementales alarmantes
Une menace pour le climat et la biodiversité
Selon l’économiste Maxime Combes, ce traité favorisera les secteurs « les plus nocifs » des deux régions. Il entraînera :
une augmentation des émissions de gaz à effet de serre
une accélération de la déforestation
une intensification de l’extraction minière
Une incohérence avec les objectifs européens
Le traité va à l’encontre de la politique environnementale européenne, tout en externalisant les pratiques agricoles interdites sur son territoire : OGM, pesticides interdits, antibiotiques…
L’autonomie alimentaire de l’Europe en danger
L’Europe importerait ce qu’elle interdit
L’Union Européenne encouragerait indirectement des pratiques agricoles interdites sur son propre sol, compromettant sa souveraineté alimentaire et la cohérence de ses engagements écologiques.
Une occasion manquée
En 2020, une commission d’experts mandatée par le gouvernement français a mis en lumière les failles du projet : absence de clauses environnementales contraignantes, non-réciprocité des normes, risques pour la santé publique.
Une opposition française, mais isolée
Une position claire de la France
Le Président Emmanuel Macron s’est opposé officiellement au traité. Plusieurs figures politiques, comme Michel Barnier et Marc Ferracci, dénoncent un accord déséquilibré et inacceptable sans garanties fortes pour les agriculteurs.
Une voix trop faible au sein de l’UE
Malgré un consensus français, seuls l’Italie et quelques pays sceptiques comme l’Autriche, la Pologne ou les Pays-Bas émettent des réserves. Pendant ce temps, l’Allemagne et l’Espagne poussent pour une signature rapide avant 2025.
Pourquoi il est urgent de se mobiliser
Soutenir une contestation pacifique et déterminée
Il est crucial de soutenir les mouvements de contestation agricole, qui défendent non seulement leurs conditions de travail, mais aussi l’environnement, la souveraineté alimentaire et une Europe plus cohérente.
France Cannabis appelle à une solidarité active et visible avec les agriculteurs français, car leur combat est aussi celui de tous les producteurs responsables et engagés.
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